Une bulle, un jour...

J'imagine

Sur l’écran de ma bulle et au son des sabots
Sur le pavé tintants, j’imagine la ferme
Alors sise à cette place, enfin en un lieu beau
Des traces du passé. C’est là un peu le derme
Du quartier Vaugirard quand la rue de ce nom
N’était que la grand’ rue de ce proche village
D’une belle cité déjà de grand renom.
Si petites maisons, immeubles à étage
Mais un ou deux pas plus, la rigole au milieu
Du chemin caillouteux tressautent les carrosses,
Berlines, charretons, tout cela pas si vieux.
Passant le carrefour et puis quelques négoces,
C’est un vaste entrepôt livrant aux écuries
De paille les paquets par charrettes entières
Jaunes et hérissées se hâtant vers Paris,
Forts claquements des fouets, cris rauques : c’était hier.

Imaginez alors quand ici avez manne
D’immeubles faits de brique et immeubles en pierre
Hauts d’au moins cinq niveaux, érigés sous Haussmann ;
Imaginez alors échafaudages fiers
De bois constitués se dressant tout au long
De chemins alignés formant tout ce quartier.
Imaginez en tas les pierres vraies jalons
De bâtiments futurs. Par tombereaux entiers
Arrivées par milliers venant d’on ne sait où.
Encore n’avez vu les maisons abattues,
Ces chemins défoncés pour le tout à l’égout
Puis nivelés, pavés, quelle étrange revue.

Étant descriptif et historique j’ai ici écrit ce poème en alexandrins mais avec beaucoup d’enjambements d’un vers sur l’autre.
J’aurai pu l’écrire en vers libres mais sans justification vu qu’ici il n’y a pas d’aléas.

CSS Valide !