J'imagine
Sur l’écran de ma bulle et au son des sabots Sur le pavé tintants, j’imagine la ferme Alors sise à cette place, enfin en un lieu beau Des traces du passé. C’est là un peu le derme Du quartier Vaugirard quand la rue de ce nom N’était que la grand’ rue de ce proche village D’une belle cité déjà de grand renom. Si petites maisons, immeubles à étage Mais un ou deux pas plus, la rigole au milieu Du chemin caillouteux tressautent les carrosses, Berlines, charretons, tout cela pas si vieux. Passant le carrefour et puis quelques négoces, C’est un vaste entrepôt livrant aux écuries De paille les paquets par charrettes entières Jaunes et hérissées se hâtant vers Paris, Forts claquements des fouets, cris rauques : c’était hier. Imaginez alors quand ici avez manne D’immeubles faits de brique et immeubles en pierre Hauts d’au moins cinq niveaux, érigés sous Haussmann ; Imaginez alors échafaudages fiers De bois constitués se dressant tout au long De chemins alignés formant tout ce quartier. Imaginez en tas les pierres vraies jalons De bâtiments futurs. Par tombereaux entiers Arrivées par milliers venant d’on ne sait où. Encore n’avez vu les maisons abattues, Ces chemins défoncés pour le tout à l’égout Puis nivelés, pavés, quelle étrange revue.
Étant descriptif et historique j’ai ici écrit ce poème en alexandrins mais avec beaucoup d’enjambements d’un vers sur l’autre. J’aurai pu l’écrire en vers libres mais sans justification vu qu’ici il n’y a pas d’aléas.