Une bulle, un jour...

Une vieille dame

L’église sonne par bonheur.
Dame à la chevelure grise
Doucement avance et peur
De tomber l’a bien prise.
Sur sa canne alors s’appuyant
Traîne ses mânes lourdement
Quand d’un œil triste elle regarde
De sa bulle l’intérieur
Comme si, inquiète, par mégarde,
Elle la crevait par malheur.

Dame lance pauvres regards.
Porte en ses chaussures, chaussette
Peu élégante à tous égards,
Et jupe informe peu coquette.
Mais alors à qui faut-il plaire ?
Et que vraiment peut-on y faire ?
Elle porte une cape brune
Car elle a froid quand le vent souffle,
Elle est ridée comme une prune,
D’un long cache-nez s’emmitoufle.

Doucement avance et la peur
En sa vie est bien engoncée,
Mais à l’église par bonheur
Quand la prière prononcée
Elle s’échappe, vibration
Du chant, folle giration,
Monte divine croyance.
Complice d’un Dieu surhumain
Mais chante comme en son enfance,
Alors a retrouvé l’humain.

Ici c’est plus complexe, je ne fais que peu de commentaires, mais il y a une certaine symétrie (ABABCCDEDE) dans l’ensemble.
Ce sont des dizains donc neutres (description) en octosyllabes généralement sauf des vers de 7 et 9 syllabes. Bien sûr ce n’est pas paraît-il la forme la plus lyrique (ABABCCDEED). La belle symétrie des rimes qu’il y a ne renforce-t-elle pas la cohérence de la strophe ? Cependant dans le cas standard la rime plate E pèse et tient debout la strophe comme un ludion : est-ce cela qui fait le lyrisme ?

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