Un soir
Oh ! insondable oisiveté, Le front par la main assisté Je songe à cet instant précis ; À quoi puis-je songer ainsi ? Mais rien qu’à ce grand vide en moi Lors mettant ma plume en émoi Je le meuble de mots avides Dans de grands appartements vides. Aurais-je tout sorti des méninges Qu’il n’en reste à peu près rien qui soit Une fulgurante flèche d’arc. Ce soir je suis sous cette lampe Et là tranquillement assis De mon stylo tenant la hampe Avec difficultés j’éclaircis Le sens de mon art poétique Après de Kessel avoir lu « Les cavaliers », le très épique Grand voyage en moi révolu. Et voilà ces instants dissipés En ces immensités galopantes À travers le temps et l’espace.
Ici les huitains d’octosyllabes indiquent la stabilité. Les tercets d’ennéasyllabes indiquant rupture et mouvement. Vous remarquerez que dans toute la suite je n’ai jamais tenu compte des diérèses quand elles ne correspondent pas à la prononciation courante, c’est ainsi que j’ai envisagé la question dans mes éléments de prosodie.