Enfer ou paradis ?
Écrirai-je jamais Comme Dante l’aimait Immémorial enfer Soubresauts sous l’éther Écrirai-je jamais Comme Dante l’aimait Idéal paradis De l’homme bon l’édit. Déjà au purgatoire Là est la vraie histoire Et cette trilogie Est vraiment mon logis. Vieux jeu me direz-vous Que nenni avez tord C’est très contemporain Prenez donc rendez-vous Avec l’avenir d’or Que recèle ma main. Céline est en enfer Et son style m’ennuie D’autres comme Houellebecq Ne valent mieux c’est clair, Cette France ne luit Et pour eux c’est l’échec. D’autres dans l’exotisme Voient notre paradis, Aragon en son temps De l’amour fait un prisme, Son style si hardi, Sa rime est un élan. Ne les ignorant pas D’avec le purgatoire Je fais la vraie alliance Tranquille pas à pas J’en écrirai l’histoire, Que penche la balance. La balance du beau, La balance du bien, La balance de l’être Et que l’on lève haut Cet étendard qui vient De loin et c’est bien être.
Ici nos quatrains d’hexasyllabes sont très équilibrés de la forme AA BB. Les sizains eux de la forme ABC ABC, un équilibre de déséquilibre, très entrainant. Chaque vers est un hexasyllabe est libre dans sa structure et il permet une certaine concision dans l’expression. Vous avez remarqué qu’une fois de plus je ne fais pas alterner rimes féminines et masculines et que même elles sont essentiellement masculines ce qui sied mieux au ton un peu guerrier de ce poème. Suprême hérésie je fais rimer par deux fois rime féminine et masculine : veuillez m’excuser je n’ai pas trouvé mieux pour exprimer ma pensée mais le genre est là plus nuancé qu’il n’y paraît.