Un chant ?
Ce chant qu’à travers mon art poétique Obstinément je recherche, Ce chant qui conjurant le maléfique Sur la beauté se perche, Ce chant pour l’âme Ne demande qu’une épopée Pour se doper Et en être l’épithalame. Faut-il qu’alors nouvelle naissance À un art ancien se substitua ? Faut-il qu’alors nouvelle aisance Dans le complexe se situa ? Faut-il une révolution ? Au-delà est bien le mot, Du nouveau c’est le lot Mais point n’est biffant l’ancien Qu’il fait plutôt sien Ce qui me direz-vous Est nouveau rendez-vous. Un modèle est épuisé Qui dans la mort lui se complaît Et par épure nie la réalité. Un modèle est épuisé Aveugle ne voyant que le laid Lui dire son fait je l’ai tenté. Mais n’étant point naïf Au beau faisons sa place Et que les deux s’enlacent Puis n’étant pas rétifs Menons-les en notre besace Dans de nouveaux espaces Où ils ne seront point captifs. Et pour que sa place trouve l’espoir Pour qu’en un déséquilibre Naisse là le mouvement Il ne faut peindre tout en noir Et laisser vibrer la fibre De lumière élégamment. Puis un chant s’épanouira Une nouvelle renaissance Le siècle épousera Et qu’alors avec aisance De France s’envolera.
Ici j’ai relativement appliqué mes éléments de prosodie, ne serait-ce qu’au niveau des strophes où celle de 3, 5, 7 vers donnent du mouvement, celles de 4 vers sont très stables, celle ambigüe de 6 vers, l’une de la forme AA BB CC à la fois de la stabilité avec des rimes plates mais trois différentes (instabilité de stabilité), l’autre de la forme ABC ABC (stabilité d’instabilité). Pendant que j’y pense, il me semble qu’il n’est pas nécessaire de fixer le type de rime dans un poème. N’est-il pas plus adroit d’adapter le genre de rime au contenu ? Bien sûr de la régularité dans le type de rime peut créer un rythme, mais celui-ci ne peut-il varier ? Les vers eux sont à prendre chacun dans leur globalité avec 7, 9, 11 syllabes pour le mouvement, de 4 et 8 syllabes pour la stabilité, 6 et 10 étant mixtes. Mais je n’ai pas cherché dans l’ensemble à structurer le vers de façon interne. Bon, il y a là en fait un beau mélange dans un même poème ! Pourtant il n’est pas en vers libres comme je le conçois c'est-à-dire avec du pur aléa comme ce qui précède le montre.. Comme le précédent, quoique je le dise dans le poème, il y a de la syntaxe donc de la structure, sans compter l’orthographe.